"Zéro artificialisation nette" : une circulaire apporte des précisions pour accompagner les collectivités dans la mise en œuvre de la réforme

Zéro artificialisation nette

Pour rappel, l’objectif de réduire progressivement la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers et l’artificialisation des sols, pour atteindre à l’horizon 2050 le zéro artificialisation net (ZAN) a été posé par la loi dite « climat et résilience » du 22 août 2021 et complété par la  loi n° 2023-630 du 20 juillet 2023, visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de lutte contre l’artificialisation des sols et à renforcer l’accompagnement des élus locaux

Ces deux lois ont fait l’objet de décrets d’application qui ont été présentés dans un article rédigé par le service urbanisme d’HGI-ATD et publié dans l’Infolettre n° 343 du 15 janvier 2024.

En complément une circulaire du 31 janvier 2024 du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires a été adressée aux préfets et à plusieurs directions des services déconcentrés de l’Etat, les invitant à accompagner, dans la mise en œuvre de cette réforme, les différents acteurs concernés, dont les collectivités locales.

Cette circulaire rappelle tout d’abord que cet objectif de réduction devra être décliné dans les documents d’urbanisme de manière progressive.

  • Les schémas régionaux (SRADDET, SDRIF, SAR, PADDUC) devront ainsi l’intégrer et le territorialiser avant le 22 novembre 2024.
  • Les SCoT (Schéma de cohérence territoriale) devront être mis en compatibilité avec cet objectif de réduction avant le 22 février 2027 et les PLU(i) (plans locaux d’urbanisme intercommunaux) et cartes communales avant le 22 février 2028.

La circulaire présente ensuite les différents dispositifs existants pour accompagner les territoires tels que :

Les fascicules interprétatifs font le point sur le droit en vigueur, précisent les prochaines étapes, illustrent les dispositions législatives et réglementaires à prendre en compte. Ils présentent également les dispositifs d’accompagnement publics des collectivités, tant au niveau de l’ingénierie, des dispositifs contractuels entre État et collectivités, que des appuis budgétaires et fiscaux de nature à faciliter la concrétisation de la trajectoire nationale de sobriété foncière.

Au nombre de quatre, ils portent sur les points suivants :

DÉFINIR ET OBSERVER LA CONSOMMATION D’ESPACES NATURELS, AGRICOLES ET FORESTIERS ET L’ARTIFICIALISATION DES SOLS

◾ Objectif « zéro artificialisation nette » : de quoi parle-t-on ?
◾ Définir et mesurer la consommation des ENAF
◾ Définir et observer l’artificialisation nette des sols
◾ Préserver les fonctionnalités écologiques et le potentiel agronomique des sols
◾ Mettre à disposition les données publiques et outils d’observation de la consommation d’espaces et de l’artificialisation des sols

PLANIFIER LA CONSOMMATION ET L'ARTIFICIALISATION DES SOLS

◾ Principes généraux
◾ Déclinaison dans les documents de planification régionale
◾ Déclinaison dans les documents d’urbanisme (SCoT, PLU, cartes communales)
◾ Suivi de l’atteinte des objectifs au niveau local

MOBILISER LES LEVIERS EN FAVEUR DE PROJETS DE TERRITOIRES SOBRES EN FONCIER

◾ Faire de l’anticipation foncière
◾ Encourager la densité dans le cadre de la planification et des opérations
◾ Promouvoir la nature en ville et la renaturation
◾ Encadrer la consommation et l’artificialisation des activités économiques et encourager leur recyclage
◾ Recycler les friches
◾ Intégrer la sobriété foncière et la protection des sols dans l’évaluation environnementale des projets et des documents d’urbanisme et de planification

ACCOMPAGNER LA SOBRIÉTÉ FONCIÈRE ET LE RECYCLAGE URBAIN

◾ Déployer l'ingénierie en faveur de la sobriété foncière
◾ Contractualiser des PPA et des ORT ou s’inscrire dans les contrats de relance et de transition écologique
◾ Mobiliser les outils fiscaux et budgétaires

 

Un référent territorial doit être aussi désigné par les préfectures pour assurer la communication autour de la réforme, le déploiement des outils d’observation foncière, le suivi de l’évolution des document de la planification, ou encore la mobilisation des aides financières.

Ces référents seront aussi chargés d’apporter des réponses aux interrogations des élus locaux.

Par ailleurs, des éclairages sont apportés sur la comptabilisation de la consommation d’espaces générée par des zones d’aménagement concerté (ZAC).

Enfin, concernant les projets d’envergure nationale ou européenne qui génèrent de la consommation d’espaces naturels agricoles et forestiers la circulaire précise que cette consommation «... est comptabilisée au niveau national dans le cadre d’un forfait, et non directement au niveau régional ou local où ces projets sont implantés ».

Ces projets seront ensuite listés par arrêté du ministre chargé de l‘urbanisme et les informations s’y rapportant seront accessibles via une cartographie mise en ligne par le Cerema (Centre d’étude et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) « ... sur l’observatoire de l’artificialisation des sols d’ici février 2024 ».

Parallèlement, il est intéressant de préciser  qu'un nouvel outil pour accompagner les territoires a été mis en place, il s'agit de "Mon diagnostic artificialisation", dont une présentation est accessible à partir du lien suivant : 

"Mon diagnostic artificialisation"

Un webinaire de présentation de cette plateforme est organisé le Mardi 12 mars de 10h00 à 11h30 (inscription : https://form.jotform.com/23170345199135).

 

 

 

 

 



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Paru dans :

Info-lettre n°345

Date :

15 février 2024

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